Que vous soyez un coureur novice ou confirmé, lent ou
rapide, ouzbek ou congolais, vous avez tous été confrontés à ce terrible mal.
L’ennemi public numéro un. Celui qui transforme
la petite sortie sympatoche avec la fille que vous voulez serrer en un chemin
de croix interminable.
La calvitie? Bien pire…
La crampe? Raté…
La fringale? Si ce n’était que ça…
La transpiration? Ce n’est qu’un effet secondaire…
Après de longues années de souffrance, de runs massacrés et
d’idylles manquées, nous souhaitions vous aider à déchiffrer les raisons de ce
fléau et de vous donner les clés pour le surmonter. Nous ne parlons pas ici du dernier album de Bob Sinclar, mais
bien de l’envie de chier pendant une séance de course à pied.
Nous ne le cachons pas, chaque membre de Jolie Foulée a un
jour souffert de ce problème. Certains le subissent plus souvent que d’autres, certes.
Mais laissons notre fierté de côté et évertuons-nous de vous éclairer sur le
sujet.
Après des heures passées à écumer des forums plus ou moins
recommandables, nous avons plusieurs explications scientifiques à vous fournir.
1 1. Le fait de courir améliore le transit
Citons ici le DocteurDelong qui a étudié la question: “La course accélère le transit sans que cela tourne à
la débâcle. C’est un bon régulateur.” Pas peu fier de sa science, il en rajoute:
“La pratique du jogging est également efficace pour lutter contre les
ballonements. Le transit étant rapide, la fermentation des aliments, qui
aboutit à la production de gaz, n’a pas le temps de se faire.”
2 2. S’alimenter coupe la faim mais pas les envies
L’alimentation joue un rôle primordial dans la fluidité de
votre run. Pour éviter de fâcheux désagréments, équilibrez vos menus! Réduisez les consommations de fruits et
légumes fibreux comme l’ananas, diminuez les quantités de gras animal et
limitez les légumes qui fermentent tels que le choux. Même régime pour le pain
et les céréales du matin (mort au muesli!). Par contre lâchez-vous sur les
féculents, surtout le riz, qui permettra de stabiliser l’ensemble et de drainer
le transit.
3 3. L’eau fraîche rafraîchit, mais pas que
Une grande gorgée d’eau bien fraîche avant un run peut se
révéler à la fois salvatrice et traître. Elle a un effet laxatif et l’erreur
est vite commise. Emportez plutôt une
bonne soupe aux oignons dans votre gourde pour éviter tout malentendu.
Tout cela est bien beau, mais comment éviter le cataclysme?
Trois hypothèses méritent d’être évoquées. Chacune
présentant des avantages notoires et des incovénients certains. Nous
conseillons d’écouter son libre arbitre et d’opter pour la fameuse technique dite
du “sauve qui peut”.
Première
solution: le faire avant
Technique empruntée aux Gaullois, c’est la solution choisie
par 85% des runners. Peu originale mais terriblement efficace. Jérémie y a
recouru avant le 10km Paris Centre pour ne prendre aucun risque. Quatre fois
tranquillement chez soi avant de partir, ça
impose de se lever tôt mais c’est une course plaisir assurée. Parfois tout
n’est pas si simple. Le principal écueil de cette stratégie est de vouloir
tenter le diable en se disant sereinement que cela pourrait être fait au
dernier moment. Détrompez-vous, de nombreux coureurs ont dû rebrousser chemin
devant l’état épouvantable des cagibis prévus à cet effet sur les villages
départ. Une lutte sans pitié s’engage alors.
Deuxième solution: le faire
pendant
La solution catastrophe. Le dernier recours. On arrête tout.
On oublie ses rêves de podium et sa fierté. On met son appli sur pause et on
s’empresse de trouver un bosquet ou un recoin. Si vous courez en forêt, cueillez des feuilles de taille respectable
et le tour est joué. Dix minutes plus tard la mauvaise passe est oubliée et
vous pouvez relancer la foulée. Pas le chrono… La légende raconte que même Jan
Ullrich, victime d’une attaque pendant la montée de l’Alpe d’Huez lors du Tour
de France 1997, n’a pas eu d’autre choix que de se soulager dans une casquette
pour ne pas laisser échapper la Grande Boucle.
Troisième
solution: le faire après
C’est là que l’on
reconnaît les durs à cuire. Les 5% des runners. Ceux qui savent
repousser les limites de la souffrance. On déconnecte le cerveau et on y va au
culot. Pas après pas, on ne pense plus à rien. Le temps peut sembler long,
terriblement long. Mais il ne faut rien lâcher! Le moindre écart se révélera
fatal. Certes le chrono va en pâtir mais vous remporterez une vraie victoire à
l’arrivée. Ne serrez pas les mains qu’on vous tend. Ne pensez qu’à une chose. Puis
profitez.
Pour les curieux qui aimeraient en savoir plus, nous vous
recommandons la lecture de cet excellent roman champêtre de Kathleen Meyer:
Comment chier dans les bois
Les poètes du running. J'approuve complètement. Cet article sort des sentiers battus (pour mieux se planquer dans les buissons).
RépondreSupprimerEt ce livre de Meyer qui existe vraiment. C'est beau.
Pour ceux qui lisent anglais et qui ont un peu de temps, voici un excellent papier qui aborde le même thème :) https://medium.com/having-it-some/66b45bb2f2ca
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